Pèlerinage à Lourdes pour les élèves de seconde de St Joseph (St Didier sur Chalaronne)

Enseignement Catholique Direction Diocésaine de l'Ain

Dans le Lycée Saint-Joseph à Saint-Didier sur Chalaronne l’année de seconde est basée sur le thème du don de soi et du service à l’autre. Tout au long de l’année sont organisées des opérations avec des associations dans ce thème. Le lycée organise chaque année un voyage à Lourdes et les élèves se mettent au service des pèlerins. Voici le récit de voyage de Monsieur COLOMBET – Directeur adjoint – et quelques photos.

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Lundi 2 octobre – Jour 1

Les différents départs groupés ont eu lieu quasi normalement ce lundi matin avant le lever du jour. Le rendez-vous avait été fixé à 6h à la gare de la Part-Dieu et la montée dans le TGV de 6h40 s’est faite sereinement même si une poignée d’élèves est arrivée à 6h38… Nous remercions chacune des familles ayant fait un voyage et Madame de SERRES !

Le trajet en TGV a été très agréable, par sa rapidité déjà puis par son confort. Beaucoup se sont adonnés à des jeux de société ou de cartes et la répartition sur trois voitures n’a pas posé de problème. Plusieurs ont été vus en train de terminer leur nuit, ou de faire des petit-bacs, alors que certains adultes forçaient leur réveil avec du café.

Nous sommes arrivés à Toulouse vers 11h et n’avions qu’une trentaine de minutes dans l’attente de notre correspondance. Le quai 2 a été annoncé, nous étions en rang, stratégiquement au centre du quai, prêts à nous mettre en action et à sauter dans le train à son arrivée… Mais nous avons eu droit à une transpirée différente puisque le train était en réalité tout au bout du quai ! Nous n’avons eu que trois minutes pour parcourir quelques 500m avec 71 élèves et leurs bagages… Nous avons donc enchainé les enjambées rapides, derrière une Madame LEVRAULT « pacemaker », pour parvenir à tous monter au signal sonore des portes !! Ouf.

La trajet TER de Toulouse à Lourdes s’est déroulé sans encombre, sous un soleil qui augurait les belles journées sur le sanctuaire, à venir. La plupart a profité des deux heures et demi de trajet pour se sustenter et pour échanger ou lire ou encore dessiner. Nombre d’élèves ont travaillé sur le « positionnement de leur voix » qui muent parfois et qui peut finir par être dérangeante pour d’autres voyageurs. Mais lorsque ces mêmes voyageurs entendaient la raison de notre voyage, ils saluaient tous la beauté de ce qui pousse notre grande équipe à traverser la France.

L’arrivée à la gare de Lourdes à 13h30 est un record depuis la création du voyage. Les années précédentes, le bus prenait bien plus de temps et nous ne pouvions arriver avant 19h. Aussi avons-nous eu un après-midi complet pour commencer à découvrir Lourdes et le sanctuaire qui va rimer pour nous les jours à venir avec la notion de service.

L’ambiance a très rapidement été ressentie comme très bonne par les adultes et la prise de possession des chambres dans nos deux hôtels (Hôtel du Luxembourg et Hôtel de la Croix des nordistes) a été efficace.

Nous le savons, l’important n’est pas là, même si nos jeunes doivent tout de même être installés dans de bonnes conditions pour pouvoir bien se reposer entre les journées de service.

Vers 15h, nous sommes descendus en direction du sanctuaire, une quinzaine de minutes de marche. Tous ont été happés par la beauté du lieu, par la sérénité qu’il y règne et aussi un peu par l’incertitude de ce qu’ils avaient à vivre ici…

Cette journée de lundi et celle de mardi sont dédiées à la découverte progressive du sanctuaire. Ce lundi après-midi, nous avons commencé par un jeu (Poule-renard-vipère…) afin de vivre « le sourire » ensemble. Il sera nécessaire pour expérimenter le choix du don de soi. Et le moins que nous puissions dire c’est que nous avons beaucoup ri. D’ailleurs, les poules ont gagné il me semble… Puis après deux marches rapides de Madame LEVRAULT pour aller chercher des informations administratives, les binômes du voiturage ont été finalisés. Les élèves savent donc désormais quelle personne ils iront chercher. Le lien est créé…

Vers 18h, nous avons laissé les élèves découvrir le sanctuaire en temps libre, ils ont déambulé tranquillement en petits groupes.

Nous sommes rentrés aux hôtels à 19h pour le dîner, avons bien mangé et sommes repartis sur le sanctuaire à 20h30.

Une procession Mariale était prévue mais nous souhaitions simplement voir la beauté du lieu de nuit et ne pas trop rentrer tard. Une simple balade ? Pas tout à fait… Finalement, deux organisateurs nous voyant avec nos pulls St Joseph, regroupés et souriants, sont venus proposer à 12 jeunes commissaires d’intégrer la procession en portant des flammes derrière la vierge. 5 porteurs de flammes et 8 marcheurs se sont positionnés fièrement puis l’ensemble du groupe derrière eux… Magnifique procession. Nos jeunes, surpris au départ, se sont montrés dignes et ont permis à la procession de mettre en avant la jeunesse, deux jours avant le début du Rosaire jeune. Vous trouverez plusieurs photos en pièces jointes qui illustreront notre incroyable veillée.

La journée de demain s’annonce belle. Le petit déjeuner est prévu à partir de 7h30 et nous partirons des hôtels vers 8h45.

Un topo explicatif en plusieurs temps par les accompagnateurs est prévu le matin puis nous irons sur le chemin de Croix l’après-midi. Mais chaque chose en son temps… L’heure est venue d’aller se coucher, l’extinction des feux se fait ce soir à 23h15.

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Mardi 3 octobre – Jour 2

Une nouvelle journée qui débute à Lourdes pour nos jeunes. Elle est plus couverte et il est possible de ressentir un peu de fraîcheur. Nos lycéens ne s’y trompent d’ailleurs pas et les sweat-shirts « St Jo » font légion. Il ne fait pas froid cependant, un véritable temps lourdais.

La journée a débuté progressivement dans les hôtels, le petit déjeuner avec tartines, croissant (encore tiède), boisson chaude et jus d’orange a été servi et toutes et tous nous ont dit avoir bien dormi. Le RDV était fixé à 9h sous la Vierge couronnée (notre lieu de de RDV dans le sanctuaire). Tous sont conscients qu’il est relativement « tard » ce matin. Nous n’avons pas de services ce mardi et continuons notre entrée en douceur dans le Rosaire… Les élèves ont semble-t-il dépassé l’étonnement du départ et beaucoup s’émerveillent. Nous sentons leur ouverture sur quelque chose de tout à fait mystérieux, qu’ils palpent, parfois malgré eux. L’entrée sur le sanctuaire ce matin pourrait se résumer par l’expression « lâcher prise ».

C’est donc tout naturellement que nous les avons rassemblés, sous un cèdre dans la prairie en face de la Basilique. Le cèdre a cette particularité de posséder un réseau de racines développé aussi densément que son réseau de branchage. Dès lors, nous sommes au point de symétrie, à l’équilibre.

Les prises de paroles par les adultes accompagnateurs se sont succédées.

Ainsi, un petit topo explicatif sur le lieu et sur les croyants que nous allons accompagner, un autre sur la procession Mariale et la valorisation des jolies missions acceptées la veille, un moment « sport-réveil musculaire » et un temps « histoire de Bernadette » les ont aidés à mettre de la perspective sur l’arrière-plan de leur carte postale du jour.

Puis nous sommes allés marcher sur « les pas de Bernadette » et avons visité sa maison natale ainsi que le cachot. De nombreuses questions viennent à l’esprit de nos jeunes, qui n’hésitent pas à les poser. Les yeux pétillent, les phases d’observation deviennent aujourd’hui phases d’interrogation… quelle joie !

Nous sommes rentrés à l’hôtel ou le déjeuner nous était servi. Nous mangeons plutôt bien depuis le début. A l’hôtel de la Croix des Nordistes, salade composée en entrée, haricots verts et steak haché avec une très bonne sauce champignon. En dessert, crème caramel au beurre salé. A l’hôtel de Luxembourg, salade composée vinaigrette et friand aux légumes en entrée, rosbeef et flan macédoine, glace en dessert. Après plusieurs repas, les quantités et la qualité semblent équilibrés entre les deux hôtels.

Après déjeuner, un temps calme à l’hôtel leur a été proposé. Il nous faut saisir les moments opportuns pour se reposer en prévision de la suite. Puis nous nous sommes retrouvés à l’entrée du Chemin de Croix à 14h.

Le fameux chemin s’est offert à nous et les explications devant chaque station par Madame BESNARD l’ont éclairé, nous ont éclairés. Une éloquence saluée de tous et qui a transporté la majorité. Pourtant, le parcours est exigeant en montée raide puis en descente peu évidente.

Heureusement, nous l’avons emprunté par temps sec ! Au retour dans le sanctuaire, les jambes étaient déjà un peu lourdes.

Le frère Olivier-Marie, Dominicain en responsabilité du Rosaire Jeunes, a honoré le groupe de sa présence pendant un temps de parole, dans la prairie. Nous avons fait sa connaissance et il a repris plusieurs points vus dans la journée, en apportant des précisions sur la tente des jeunes où nous déjeunerons tous les midis à compter de demain, sur les topos « flash » pris en charge pendant les journées par les Dominicains et sur ce qui se vit à Lourdes.

Vers 17h, un temps libre conséquent a été autorisé pour tous jusqu’à 18h30. Nos jeunes se sont bien tenus tout au long de la journée, ont été attentifs aux moments où l’écoute était primordiale. Nous les avons donc remerciés de cette façon et également en prévision de la conférence du soir, présentant la communauté du Cenacolo. Il nous fallait leur faire évacuer une certaine énergie pour qu’ils puissent être alertes et concentrés pendant les prises de parole du soir.

Nous sommes rentrés pour dîner dans nos hôtels respectifs à 19h et étions donc de retour devant l’église Sainte-Bernadette vers 20h15. La conférence était plutôt vivante, pour ne pas dire bruyante, mais plutôt par le fait d’autres établissements scolaires bien moins respectueux que le nôtre ! Un joli spectacle de danse et des témoignages poignants nous ont pourtant été offerts. L’énergie adolescente a parfois ses raisons que la raison ignore… Malgré les quelques bavardages, repris individuellement à la fin de la soirée, nous souhaitons plutôt mettre en valeur l’esprit porté par notre groupe. Nous les sentons prêts, nous les sentons impatients de se mettre au service de l’autre, nous les sentons prêts pour le « cœur à cœur ».

Nous sommes rentrés vers 22h15, l’extinction des feux a eu lieu à 23h ce soir.

Demain, c’est le grand jour ! Le réveil et les départs se feront en différés en fonction des services attribués. Mais le séjour deviendra « service » dès tôt le matin.

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Mercredi 4 octobre – Jour 3

Il y a des matins où, dès le réveil, lorsque les pensées cessent progressivement leur vagabondage et deviennent plus rationnelles, lorsque les premiers sons se font intelligibles, lorsque le corps sort par étapes de son engourdissement, lorsque les premières sensations laissent place aux émotions, nous parvenons mystérieusement à sentir que la journée à venir va être importante ou qu’elle pourrait changer des choses… Ce sont ces sensations qui nous traversent toutes et tous, alors que la journée prend forme à notre esprit et qu’il nous faut nous préparer pour le petit déjeuner ensemble puis pour une mise en action. Elles sont inexplicables, elles sont véritables et contagieuses… Il est tôt, le jour n’est pas levé, la première nourriture est intense à notre palais, elle est chaleur et réconfort, elle est énergie. Elle permet des gestes plus maitrisés, des paroles plus sensées. Vient enfin le moment de mettre en actes les idées que l’on a pu se faire de notre mission de service. Nous sommes là pour donner, c’est gratuit et rien ne pourra jamais procurer plus de bien à l’être humain. Aujourd’hui, nous servons !

Les services voitures bleues et voiturage hôtel ont commencé leur journée vers 7h30.

Après une courte réunion de présentation, les prises de services se sont faites par binôme sous les yeux de nos adultes référents.

Les deux services permettent aux pèlerins à mobilité réduites, malades ou en situation de handicap, en accueil dans le sanctuaire ou logeant à l’hôtel, d’être véhiculés vers le sanctuaire, dans le sanctuaire ou depuis le sanctuaire.

Peu de mots peuvent expliquer ce qui se réalise là. Cela se vit, cela se passe dans les regards, cela passe par les émotions, c’est une grâce reçue que de pouvoir faire ce don.

Les quelques photos illustreront ces propos, mais une fois le stade de la découverte des personnes passé, des premiers échanges fluides ou maladroits, des sourires, tout est volonté d’être là pour la personne, d’être consciencieux et bien à l’heure aux rendez-vous fixés, de se laisser aller dans cette union de confiance.

Les commissaires quant à eux, sont arrivés au sanctuaire à 7h30 et ont ainsi eu la chance d’avoir un court topo avec le responsable du service.

Mais le service des commissaires comprend plusieurs sous-services. La répartition a donc été faite et nous a semblée très cohérente au vu des profils des élèves. Trois jeunes seront aux sangles et à la gestion du flux. Ils permettront aux quelques 15000 personnes présentes dans le sanctuaire de circuler sereinement. Dix-huit autres commissaires seront au service des bannières. Ils porteront et mettront en avant visuellement les bannières de Lourdes, qui représentent les mystères Joyeux, Lumineux, Douloureux et glorieux.

Vers 11h20, après la messe, les premiers élèves ont couru vers nous pour nous crier « Monsieur, Monsieur (la répétition est normale, ils le disent toujours deux fois !) c’était incroyable ! C’était génial ! On se sent utile ! Elle est trop gentille ! Il est adorable ! On ne comprend pas tout mais on a trop bien discuté ! Elle est allemande et on fait tous les deux espagnols, mais c’était drôle !… » L’enthousiasme des commissaires est lui, toujours plus long à venir. La mission est fatigante, les bannières sont lourdes, pas évidentes à tenir à deux mains, les élèves piétinent, attendent et ils ressentent évidemment moins le contact avec les pèlerins ou les malades. Mais ils voient à quel point ils sont au centre de l’attention de ces derniers.

Ils sont beaux, très dignes, courageux dans l’effort et ont eu un comportement absolument parfait. Plusieurs retours nous ont déjà été faits : « Qu’est-ce qu’ils sont bien vos jeunes ! Qu’est-ce qu’ils sont polis et gentils ! Mais où est-ce que cela se trouve ça, St Didier sur Chalaronne ?! » Et même des « Bravos ! ». Qu’il nous faut donc rendre à leur parents… Croyez-le, Saint-Joseph à St Didier sur Chalaronne est une valeur sûre aux yeux des organisateurs du Rosaire.

Alors oui, ce petit truc ressenti ce matin au réveil, cette sensation que quelque chose de particulier allait se passer, était bien réelle.

Martin et Louis, fins observateurs et lanceurs d’humeur renommés jusqu’au-delà de la chambre 106 de l’hôtel de la Croix des Nordistes, me l’ont confirmé : « Monsieur, si vous êtes au bord d’un lac et que vous voyez un gros canard blanc… Eh bien, ce pourrait bien être un cygne ! ».

Il y avait des signes et ils ont été vérifiés !

Tous les jeunes ont déjeuné à la tente des jeunes, entre 12h et 14h environ. Ils ont pu faire la connaissance de centaines d’autres jeunes, d’autres établissements, inscrits dans les mêmes services ou dans d’autres, portant des pulls d’autres couleurs, des sacs à dos à logo, des bérets piqués de pin’s, des vareuses ou d’autres type d’uniformes… Ils ont échangé avec des dominicains, ont joué à des jeux dans la prairie, ont tapé dans un ballon rond ou ovale ou se sont reposés dans l’herbe. Le repas était plutôt copieux, salade de carottes, galettes de pommes de terre, cordon bleu et tarte aux pommes.

Les services ont repris en début d’après-midi, à des heures différentes selon les RDV fixés ou selon les sous-services. Un groupe de 10 a été sélectionné pour porter les bannières à la grotte pendant un Chapelet, retransmis à la télévision (sur KTO TV). Un autre petit groupe s’est rendu à une conférence-témoignage par Madame Hélène MACHELON intitulée la Vie d’après. Témoignage poignant d’une maman relatant la courte vie de leur fille décédée lorsqu’elle avait un peine un an. Une « enfant-bulle » atteinte d’un syndrome d’immunodéficience sévère.

Également le cheminement progressif pour aller vers l’adoption de trois enfants qui ont aujourd’hui 8, 14 et 19 ans.

Enfin nos jeunes des services « voiturages » ont vaillamment poussé, toujours avec joie alors que le soleil d’octobre se montrait plus mordant.

La procession eucharistique et la bénédiction des malades a commencé à 16h30. Nos porteurs de bannières ont parfaitement tenu leur rôle malgré l’exigence physique que cela impliquait. Différents temps libres ont été observés dans l’après-midi, là aussi dépendant des services de chacun.

Nous sommes rentrés dans nos hôtels respectifs vers 19h, pour le dîner.

Puis sommes repartis vers 20h à l’hémicycle, pour visionner un documentaire sur Sainte Joséphine Bakhita, tiré d’une série d’émissions sur le thème « renaître » du Jour du Seigneur. Petite fille soudanaise de six ans, arrachée à sa maman, vendue, torturée, esclave qui a eu cette force intérieure de continuer à aimer et de pouvoir pardonner.

Après s’être convertie en Italie, elle est devenue religieuse après un procès qui a permis son affranchissement et l’abolition de l’esclavage sur le sol italien. Un exemple de liberté.

Le documentaire a été suivi d’un échange avec quelques questions portant sur le pardon et la liberté. Nos lycéens ont osé poser des questions très pertinentes.

Cela s’est terminé vers 21h45 et les élèves étaient de retour dans leurs chambres à 22h20 après les consignes pour le soir et le lendemain matin.

L’extinction des feux s’est faite à 23h15.

La journée de demain ressemblera forcément un peu à celle d’aujourd’hui dans son planning et dans son rythme. Les émotions seront néanmoins différentes car plus nous avançons, plus le partage est profond et plus l’implication émotionnelle est forte.

Il est à noter que pour quelques-uns et à la marge, il a pu exister des frustrations. L’organisation d’un événement comme celui-ci, regroupant

2000 jeunes, 2000 malades et près de 12000 pèlerins ou participants est incommensurable. Il existe dès lors une forte marge d’erreur avec des retards possibles, des attentes longues, des manques d’informations, des oublis, des incompréhensions voire des disputes (fort heureusement pas entre nous !).

Notre mission de service peut être vue comme ingrate, difficile et éreintante. Mais c’est justement parce qu’elle est si dure qu’elle en devient si belle. La frustration peut se transformer en fierté d’ici à samedi. Fierté de l’avoir fait, d’avoir tenu bon, de ne pas avoir cédé au découragement pour enfin faire l’expérience de la joie. La joie de donner.

Je peux vous assurer que tous les adultes accompagnant ce séjour sont immensément fiers de ce que les jeunes ont montré en une journée de service. Nous apprenons aux côtés de vos enfants depuis lundi. Ils éclairent le chemin, nous cheminons avec eux vers la joie.

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Jeudi 5 octobre – Jour 4

Que de fierté au moment de commencer ce nouveau compte-rendu de journée.

C’est incroyable de se rendre compte que chaque année, et malgré notre bonne connaissance des missions et des émotions générées, nos jeunes parviennent à nous surprendre à nouveau en allant toucher quelque chose d’autre, dans nos cœurs.

La journée a débuté avec un soleil et une lumière si caractéristique du sanctuaire. Elle vient heurter la pierre grise de la basilique sans réellement pouvoir la réchauffer à cette heure-là, mais le renvoi « orangé » devient presque flamme.

Les différents services se sont mis en place après un réveil de tous de plus en plus difficile.

Nous dormons pourtant bien, personne ne lutte pour trouver le sommeil, mais servir inconditionnellement est exigeant.

Très vite se sont mis à déambuler dans le sanctuaire, les voitures bleues, les voiturages hôtels et nos solides commissaires portant plus adroitement les bannières magnifiques.

Certains « sans services » sont allés visiter, tôt ce matin, le musée des miraculés. Ils ont pris le temps de lire et de comprendre ces interventions divines. Il y en a très peu en réalité et plusieurs ont retenu l’attention de nos jeunes. Chaque jeune de ce petit groupe en a choisi une, en vue d’un petit travail de présentation ultérieur.

En fin de matinée, plusieurs ont eu la chance de participer à une conférence très intéressante faisant un état des lieux des nouvelles spiritualités et pratiques occultes, par le père Jean-Christophe THIBAUT. Puis l’heure du déjeuner est arrivée et nous nous sommes tous retrouvés à la tente des jeunes. Très bon repas, lasagnes et crumble en dessert.

Plusieurs ont pris le temps de s’allonger dans l’herbe, ou de fermer les yeux sur des bancs. La fatigue est là, elle s’accumule partout, dans les pieds surtout mais aussi dans les articulations. Les muscles se tétanisent facilement et le pas est nettement moins léger qu’il y a quelques jours. Mais personne ne rechigne, tout le monde va au bout de sa mission avec courage.

L’après-midi a été vécu de façons très différentes par les services.

Certains n’avaient plus de pèlerin du fait d’une réunion importante interne au service, d’autres n’avaient pas de mission exceptionnellement. Cela a permis aux adultes d’emmener des petits groupes à des conférences ou des topos.

Les commissaires ont tenu leur rôle dans la procession eucharistique, pour emmener les bannières proche de la bénédiction des malades. Cela s’est fait sous un soleil de plomb rendant chaque piétinement très douloureux. L’énergie déployée a été très importante. Plusieurs ont de fait été plus en difficulté en soirée, pour la procession mariale.

Entre temps, le dîner s’est fait dans les hôtels un peu plus tôt qu’habituellement, vers 18h45. L’idée était d’être bien placés au départ de la procession. Bon, cela n’a pas forcément été le cas, mais tout le groupe est par contre bien resté ensemble. Ceci n’est pas évident du tout, tant il y a de monde.

J’avoue aisément que les adultes sont également bien « entamés » physiquement. Mais les sourires et la fierté de voir vos enfants servir sont notre potion magique ! Nos adultes sont tombés dans la marmite lorsqu’ils étaient plus jeunes… D’ailleurs, Martin et Louis, nos fidèles lanceurs d’humeurs, ont une théorie là-dessus (pas uniquement là-dessus d’ailleurs…) : « Monsieur, Monsieur, savez-vous pourquoi Obélix ne maigrira jamais ? Eh bien, étant donné qu’il est tombé dans la marmite, il est donc trop puissant. Donc même s’il se mettait à faire de l’exercice, tout lui paraitrait facile et ne pourrait avoir d’effet sur son métabolisme…». Je m’incline.

La journée se termine sur les rotules, l’appel du dodo est là, je n’arrive pas lutter.

Mon compte-rendu est moins détaillé ce soir, je vous prie de m’en excuser. Car la journée n’était pas du tout un détail ! L’autonomie des élèves est plus grande, ils vont bien plus vers les autres, ils lâchent bien plus et d’eux-mêmes les téléphones en journée, ils prennent un petit envol… La journée a été magnifique en tous points. Chers parents, nous vous l’avions dit, il y a un « avant » et un « après » Lourdes. Nous vous laisserons observer par vous-mêmes….

Demain matin et du fait de services encore une fois positionnés à différents horaires, nous allons permettre à certains commissaires de dormir un peu plus. Ils pourront dès lors affronter la dernière procession longue de l’après-midi dans de meilleures conditions. Nous prévoyons un temps « jeux-surprises » en début d’après-midi entre 13h et 15h.

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Vendredi 6 octobre – Jour 5

Le dernier jour plein dans le sanctuaire, la réalité nous rattrape. Nous sentons et mesurons la chance que nous avons d’être là. Tout est encore plus beau, jusqu’à la moindre couleur changeante d’une feuille d’arbre.

Le jaune-rouge l’emporte parfois sur le vert, même si la température repousse catégoriquement l’automne.

Une petite couleur de nostalgie nous invite à voir la nécessité d’absorber au maximum, les sensations de la journée qui commence. Tout est grandiose, tout est intense à nos cœurs. Nous participons à quelque-chose qui nous dépasse mais que nous aimons profondément. La sensation « d’être aimés » dans les yeux des gens n’a pas de prix.

Quelle grâce.

La fraicheur matinale n’a pas duré et les repères sont vraiment bien pris par tous, la majorité est complètement autonome. Tous maitrisent le lieu, la façon d’être avec l’autre, savent parfaitement quoi demander et à qui. Même les gestes sont mesurés, justes, doux. Une sorte de posture paradoxale mais tellement évidente quand on y songe, qui fait qu’en se mettant « tout petit », on est si grand.

La matinée s’est bien déroulée pour nos différents services autour de la Messe. Les plus fatigués avaient même pu dormir un peu plus ce matin. La gestion de l’effort revêt une importance capitale pour maintenir l’équipe à flot, mais tous veillent les uns sur les autres.

Pendant la Messe, l’esplanade était à nouveau remplie de pèlerins.

C’était somptueux.

Un nouveau temps libre avec l’autorisation d’aller à l’extérieur du sanctuaire, leur a été proposé de 11h à 12h. Les élèves en ont profité pour faire quelques derniers achats souvenirs.

Puis le déjeuner à la tente des jeunes a été pris comme les autres jours. Quelle ambiance entre établissements. « Ils n’ont pas le même maillot, mais ils ont la même passion » … Est ensuite venu le temps des jeux, que nous avions préparés.

Plusieurs pôles ont été installés dans un périmètre donné. Une thèque a été lancée permettant à une quinzaine de parfaire leurs habiletés dans le sens de l’équipe. En même temps, trois jeux du « loup-garou » (jeu de rôle regroupant chacun dix élèves) ont eu lieu, deux Molkkys et plusieurs ilots de jeux de société (Uno…) ont également fleuri, dans cette magnifique prairie.

Les adultes ont supervisé un peu ou bien ont participé en mouillant la chemise ! Tout de même, quelle équipe… !

Vers 14h30, les garçons ressentaient un besoin viscéral de jouer au foot. Il faut dire que la prairie est verte et bien tondue ! D’autres se sont assis à une table pour jouer au poker, pris en photo par le service com’ du Rosaire.

Les services ont repris autour de 15h, toujours avec le même élan.

Nos trois garçons commissaires, Johan, Paul et Arthur sont allés tenir les sangles permettant la belle gestion du flux dans le sanctuaire. Ces trois jeunes sportifs sont très appréciés des organisateurs et apportent un peu de variété dans une équipe composée de Michel, Michel, Michel et Michel. Mais les « Michels » s’entendent a priori très bien, même si Michel est parfois moins bien « luné » que Michel. Quant à Michel, qui trouve que Michel fait toujours venir les garçons trop tôt aux RDV, est un ancien forgeron, alors que Michel est un ancien policier. Bon, je vous laisse imaginer nos discussions à table… La procession eucharistique a eu lieu à 16h30, les bannières ont été transportées une nouvelle fois sous un soleil brûlant. Les voitures bleues, les voiturages hôtels et l’ensemble de nos jeunes ont bien tenu leur mission. Cela a duré jusqu’à 18h. Ces moments semblent courts à décrire sur le papier mai ils sont pourtant intenses, énergivores et exigeants. Ils génèrent cette fatigue qui ne nous lâche plus vraiment… Nous sommes rentrés dîner tôt et étions déjà de retour au sanctuaire à 19h45. Les organisateurs des processions mariales nous avaient demandés de trouver 12 porteurs de flambeaux et 16 porteurs de la Vierge. Les jeunes s’étaient positionnés selon leurs envies, et nous avions le compte. Les autres, « non-inscrits », ont participé vaillamment en suivant à quatre de front, derrière la Vierge. La procession était absolument magnifique. Tous les pulls St Joseph, à l’avant de la procession, portant Marie et illuminant le parcours. Quelle impression.

Du jamais vu dans ce format-là.

La dernière soirée s’est terminée avec beaucoup de fatigue. C’est donc tout naturellement qu’une poignée s’est sentie trop faible pour tenir la position debout jusqu’au bout. Ils sont allés s’asseoir pour observer de loin la beauté de la procession. Qu’ils et elles se rassurent, cela n’enlève définitivement rien à la qualité du service qu’ils ont réalisé.

Vers 22h30, l’heure de rentrer à l’hôtel était venue. Les élèves ont été invités à faire leur valise le soir même afin d’être prêts demain au moment de descendre pour notre dernière matinée de service.

Sur le chemin du retour, nous échangeons et partageons des éclats de rire, parfois nerveux, des histoires drôles ou des ressentis sur les situations, souvent étonnantes. Il s’agît là bien plus que la naissance d’un groupe. Il s’agît de vie en communauté. La plus belle et touchante revient à Elena, même si la plaisanterie était de mise à ce moment-là.

Cette phrase aura un peu ponctué les échanges durant le séjour : « Je suis une bonne personne ». Oui Elena, et cela saute aux yeux de toutes celles et ceux qui t’ont croisée. C’est le cas de chacune et chacun des jeunes que nous avons accompagnés.

Alors même si à certains moments, il aura fallu mettre en rang pour compter, mettre du rythme, reprendre, expliquer fermement, recadrer, interdire, imposer, faire remettre des pulls, isoler, ouvrir les portes des chambres pour faire dormir et une fois ou deux punir ou sanctionner, gérer des frustrations, nous sommes immensément fiers de ce qui a été vécu depuis lundi par la totalité de nos élèves. Les couleurs du lycée s’exportent si bien. Les générations futures viendront encore à Lourdes, attendues par les équipes organisatrices, ici. Nos jeunes servent bien, ils sont respectueux, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, ils sont ponctuels, ils sont de bonnes et belles personnes. Ainsi, l’équipe accompagnatrice souhaite les remercier chaleureusement et les inviter à conserver en eux toutes les émotions et tout l’émerveillement observés en cinq jours. Nous osons également inviter les parents à utiliser ces compte-rendu pour amener la discussion avec leurs enfants sur ce séjour, pour encourager l’analyse, pour valoriser le rendre-service qu’ils ont parfaitement expérimenté, pour reprendre cela même dans plusieurs mois, si toutefois l’impression de « bénéfice » s’amoindrissait.

La compétence est acquise, ou plutôt cette qualité humaine impossible sans empathie est inscrite dans leurs cœurs. Elle ne s’effacera plus jamais… Mais elle se cultive régulièrement.

Ils ont récemment ouvert une poupée russe… Alors, iront-ils plus loin ?

A noter, les commissaires auront droit à un article dans le petit journal du coin La Sangle, et cet article sera réalisé par Maya et Pola.

Nous les encourageons.

La journée de demain samedi, comprendra deux temps, la matinée de service jusqu’à environ 11h30 pour le déjeuner et l’après-midi dédié au trajet retour. Pour rappel, le retour est prévu à 21h50, à la Part-Dieu.

L’organisation des voitures est prévue et est inchangée.

Un mot pour vous parents, que nous remercions également. Il en faut de la confiance pour adhérer à un parti pris comme celui-ci. Nous vous sommes reconnaissants de cette confiance que nous ressentons à travers les yeux de vos enfants et à travers vos nombreux messages et conversations téléphoniques. Les échanges sont sains et nous permettent de faire de bien belles choses. Ce séjour était merveilleux.

Enfin, comment ne pas remercier Madame LEVRAULT, organisatrice hors pair et cette équipe soudée, partante pour tout, complémentaire, qui s’est tenue aux côtés des jeunes de 6h30 le matin à 23h30 le soir, et sur le qui-vive pendant la nuit, qui a pris soin, qui a organisé, qui a tenu son rôle impeccablement. A vous six, merci du fond du cœur. Nous avons une pensée bien particulière pour Madame GUSTIN, qui a, dans nos cœurs, participé à tout ce séjour.

Enfin, MERCI à Madame de SERRES, pour l’initiative osée en 2017 et dès l’ouverture du lycée, d’inscrire cette expérience inouïe dans le parcours de nos lycéens. Il fallait être visionnaire.

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